Malgré des dons étonnants pour la musique, Chabrier entreprend des études de droit et entre à 20 ans au Ministère de l’Intérieur. Il travaille parallèlement la composition, le piano, et l’harmonie. Il compose à cette époque des opérettes sur des textes de Verlaine qui ne sont guère considérées par ses pairs. L’opéra bouffe l’Étoile en 1877 lui vaudra une reconnaissance de Fauré, Messager et Duparc.
C’est en 1880, à la suite d’une représentation du Tristan de Wagner qu’il démissionnera de la fonction publique pour se consacrer entièrement à la musique. Un voyage dans la péninsule ibérique lui inspire España, rhapsodie pour orchestre, dont il tire une renommée internationale. En 1886, l’œuvre lyrique Gwendoline porte les traces de son admiration pour Wagner et ne rencontre pas le public. Le Roi malgré lui est créé en 1887 mais un incendie ravage le théâtre et compromet irrémédiablement la carrière de sa nouvelle œuvre. Miné par un mal incurable, Chabrier écrit encore quelques œuvres comme la Bourrée fantasque ou la Suite pastorale. Une paralysie cérébrale met fin à son activité et il meurt en 1894.
En 1882, Chabrier séjourne pendant quatre mois en Espagne. Une fois de retour en France, encore séduit par une incroyable floraison de rythmes et de mélodies, il écrit sa première œuvre destinée à l’orchestre.
Pour la composition d’España, Chabrier utilise deux thèmes de danses : l’un vif et brillant, celui de la jota aragonaise et l’autre, sensuel et langoureux, inspiré de la malagueña du sud de l’Espagne. Dès sa création, España valut à son auteur une célébrité mondiale qui ne s’est pas démentie. La Valse-fantaisie arrangée par Emile Waldteufel ne fit qu’accroître le succés du compositeur.
L’orchestration de Chabrier est brillante et donne aux cuivres un rôle principalement thématique dont la sonorité contrastante par rapport à celle des cordes est très exploitée.
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