Fils d’un ingénieur musicien amateur originaire de Haute-Savoie et d'une mère basque, Maurice Ravel, dès l’âge de six ans, prit des cours de piano. Il entra au Conservatoire de Paris en 1889 où ses maîtres furent Charles de Bériot pour le piano, Gedalge pour le contrepoint et surtout Fauré pour la composition.
Il tenta à trois reprises de remporter le Premier prix de Rome sans succès et déclencha « l’affaire Ravel » en 1905 dans laquelle les critiques brocarderont le jury et provoqueront la démission du directeur du Conservatoire mais fera connaître Ravel. En 1910, il participera à la fondation de la Société Musicale Indépendante -la S.M.I.- qui s’opposera aussitôt à la conservatrice Société Nationale de Musique.
C’est à cette époque qu’il rencontre Stravinski qui lui donnera le surnom d’« horloger suisse ». Après la guerre, Ravel, célèbre, entreprend des voyages en Europe et aux États-Unis où il y découvre le jazz. Cette ouverture au monde, ce goût pour les choses de l'Espagne, sa fascination pour la féerie, le monde de l'enfance ne sauraient forcer son langage puisque Ravel apparaît plus que jamais comme un néoclassique moderne.
Les dix années suivantes voient apparaîtrent les œuvres les plus populaires de son répertoire comme le Boléro (1928). Une tumeur au cerveau le privera de ses facultés créatrices. Il meurt en 1937.
Le menuet antique
Composée pour piano en 1895, cette œuvre de jeunesse ne sera orchestrée que tardivement en 1929. Elle présente une forme tripartite caractéristique des menuets. Cependant, la lenteur de son tempo ainsi que la grandiloquence de son thème principal la rapprocheraient plutôt de la sarabande. Grâce à des effets modaux, Ravel réussit à recréer dans cette pièce l’esprit des anciens tons religieux. On peut la situer dans la lignée du Menuet pompeux de Chabrier.
Portrait : cliché de jeunesse de Maurice Ravel, vers 1909 - crédit : Archives des amis de Maurice Ravel
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